PORCELAINES DE PARIS

 

Arret du Conseil d'Etat du Roi qui permet à tout le Royaume de fabriquer des porcelaines à l'imitation de la chine (en bleu et blanc ou en camaieu d'une seule couleur)Des arrêts du Conseil d’État du Roi, en 1753, en 1760 et celui du 15 février 1766, constituèrent des obstacles sérieux aux développements des manufactures de porcelaines de Paris (et, dans tout le Royaume). Ces arrêts indiquaient les obligations et interdits dans la fabrication de la porcelaine par rapport à la Manufacture Royale de Porcelaine de Vincennes puis de Sèvres. Les porcelainiers étaient tenus de signer, chacune des pièces, qu'ils fabriquaient et de "faire soumission", c'est à dire de déposer les signatures, auprès des autorités ayant qualité de les recevoir.

Si Vincennes (puis Sèvres), bénéficiait du privilège exclusif de fabriquer "...de la porcelaine façon Saxe, peinte et dorée..." quelques manufactures de provinces et des particuliers de Paris essayèrent de braver les autorités. Cependant, un arrêt de 1760, apportait quelques  allègements et autorisait des petites manufactures à fabriquer de la porcelaine en blanc et bleu, façon de Chine.

Aussi en 1769, lorsque fût découvert à Saint Yriex (Haute-Vienne) cette argile blanche, appelée "Kaolin", Paris ne possédait pour ainsi dire pas de manufactures de porcelaine.PARIS - Manufacture de ClLIGNANCOURT dite Manufacture du Comte de Provence - Ep. XVIIIe - BOUILLOIRE

Or, ce que le roi et son gouvernement, n'accordaient pas par les textes, ils l'autorisaient par des exceptions particulières. Malgré des perquisitions, de saisies, les trente dernières années du XVIIIe siècles, virent une prolifération de création de fabriques. De par la Révolution, certaines eurent une vie éphémère, d'autres, les plus fortes survécurent au marasme révolutionnaire.

De 1769 à 1789, on assista à un phénomène d'immigration. Les porcelainiers et décorateurs qui s'implantèrent à Paris, venaient de l'Est, avec une ascendance germanique. Leur métier ils l'avaient appris en Saxe. Ils créèrent et décorèrent des pièces de grandes qualités, de véritables chefs-d’œuvres n'ayant rien à envier à la production de Vincennes et de Sèvres.

Les porcelaines de Paris captivent de nombreux collectionneurs et des amateurs d'objets de décoration, d'objets de charme ou d'objets  curieux. Il n'existe pas de classement idéal des manufactures parisiennes et des ateliers de décoration. Chacun fait selon son goût. Toutefois trois critères peuvent être retenus.

- Les MANUFACTURES PROTÉGÉES" - c'est à dire, celles qui ont réussi à obtenir un parrainage de hauts personnes ayant eu une souveraineté ou appartenant à une famille souveraine (elles ont été les bénéficiaires du libéralisme des gouvernants de l'époque). Parmi les principales, sans se préoccuper de la chronologie, il faut citer : la Manufacture de Charles-Philippe Comte d'Artois (Fbg St Denis : fondée par P.A. Hannong et reprise par Schoelcher) ; la Manufacture du Duc d’Angoulême (aussi bien connue sous le nom de ses propriétaires Dilh et Guerhard, Rue de BonManufacture de DILH et GUERHARD - Dans l'Hotel BERGERET - Rue du Temple à PARISdy, Bd du Temple) ; la Manufacture à la Reine (Rue Thiroux, créée par Leboeuf) ; etc...

- Les MANUFACTURES ou DÉCORATEURS - qui ont apposé leurs marques. Elles sont très nombreuses, mais les plus belles productions ont certainement pour nom, DAGOTY et HONORE, DARTE, LOCRE, NAST, etc...

- et pour terminer - les MANUFACTURES, sans signatures, dites INDÉTERMINÉES - reconnus par leur éléments caractéristiques du décor de Paris.

 

Ronan Lelandais
Expert C.E.A. et C.E.D.E.A.
Fournisseur de Musées